Yooka-Laylee - Le digne héritier des jeux Rare ? - Asgard.gg

Yooka-Laylee – Le digne héritier des jeux Rare ?

Bonjour à tous. Aujourd’hui, je vais vous donner mon avis sur Yooka-Laylee sorti le 11 avril sur PC, PS4, Xbox One et prochainement sur Switch. Le jeu est produit par Team 17 (Worms) et développé par Playtonic Games.

Le jeu nous met dans la peau de Yooka, un jeune caméléon et son amie Laylee, la chauve-souris. Un jour en se reposant près du bateau de pirate que Laylee veut rénover, le livre de cette dernière s’envole en direction d’une drôle d’usine. En effet, le méchant Capital B (une abeille capitaliste) a décidé de voler tous les livres du monde pour s’approprier le marché, mais surtout en quête d’un livre…
Nos deux héros, eux, vont se mettre en quête de retrouver le livre volé.

Vous l’aurez compris, comme le hasard fait bien les choses, c’est le livre que Laylee détenait qui est l’objet de toutes les convoitises de Capital B. Mais quel est le secret de ce mystérieux livre ? Pourquoi Capital B veut s’en emparer ?

Ça, je vous laisserai le découvrir si vous jouez au jeu.

Playtonics Games : l’héritage du studio Rareware

Pour commencer, intéressons-nous au développeur du jeu : Playtonics Games. Car ce ne sont en effet pas des nouveaux venus dans le domaine du jeu vidéo.

Playtonics Games est un studio de développement de jeux vidéo, créé le 10 février 2015. Il a été fondé par des anciens membres du studio Rareware : Chris Sutherland, Gavin Price, Jens Restemeier, Steve Mayles, Stevent Hurst et Mark Stevenson.

Le premier jeu du studio est Yooka-Laylee, mais pourquoi alors s’attarder sur les origines des têtes pensantes derrière le projet ? Pour cela intéressons-nous à Rareware.

Yooka-Laylee Rareware logo

Le logo culte de Rareware

Rareware est un studio de développement de jeux vidéo existant depuis 1982 et qui fut racheté en 2003 par Microsoft. La société Rareware est surtout connue pour être un grand sous-traitant de Nintendo, surtout pendant la période de la Nintendo 64.

Ils sont notamment les développeurs du cultissime GoldenEye 007, mais de différents jeux de plates-formes qui vont être plus intéressants à analyser ici : Banjo-Kazooie, Banjo-Tooie, Jet Force Gemini, Donkey Kong 64 et Conker’s Bad Fur Day.

Leurs jeux se démarquaient souvent par un humour omniprésent dans le récit, ainsi qu’un jeu constant avec le quatrième mur. Leur maîtrise de la plate-forme 3D était légendaire. Les thèmes musicaux restaient gravés dans nos têtes dès le moment où nous les entendions.

Le studio était dans son âge d’or.

Puis les années passèrent.

En septembre 2002, Nintendo revend ses parts de Rareware (49%) à Microsoft pour promouvoir la sortie de leur nouvelle console : la Xbox.
La revente du studio par Nintendo à Microsoft, s’expliquant par un déclin artistique des équipes de Rare.

Durant toutes les années qui suivirent, le studio continuera à sortir des jeux mais qui seront beaucoup moins bien accueillis par la critique ou par le public.

Lassé de cette perte de créativité, certains employés quittèrent Rare et décidèrent de créer Playtonic Games. Leur motivation principale étant d’imaginer un monde où Rare serait devenu un développeur de jeux indépendant et où le rachat avec Microsoft n’aurait jamais eu lieu.

C’est pour cela qu’il est important de penser que derrière ce jeu, nous n’avons pas des amateurs mais bien des têtes pensantes qui ont participé à la création de monuments de la plate-forme 3D comme Banjo-Kazooie.

D’ailleurs, vous pouvez retrouver sur le site un article sur Banjo-Kazooie, écrit par mon collègue Luyan.

Yooka-Laylee license Rareware

Yooka-Laylee : le Kickstarter à succès

Pour créer leur jeu, le jeu studio Playtonic Games a eu recours à la plate-forme de financement participatif, Kickstarter. Le jeu fut un des succès colossaux en matière de jeux vidéo sur le site. L’objectif était de 175 000 £ et ils obtinrent à la fin 2 millions de £.

Le succès de ce Kickstarter s’expliquant notamment par la grande communauté de personnes adorant les jeux Rare et attendant depuis des années le retour d’un jeu pour égaliser les jeux de l’époque Nintendo 64.

Le projet s’annonçait évidemment prometteur avec des anciens membres de Rare, mais aussi Grant Kirkhope qui a notamment composé la bande-son de Banjo-Kazooie.

Que demander de mieux ?

Steve Mayles, le  »Character Artist » de nos héros favoris faisait partie du projet. Chris Sutherland, le vétéran  »lead programmer » qui avait notamment aussi donné sa voix à Banjo et Kazooie, et qui était responsable des mécaniques qui nous ont tant plu lorsqu’on a joué aux jeux de l’époque 64. Steven Hurst, qui avait comme objectif de créer les mondes et environnements.
Que de talents réunis dans un petit studio indépendant, le projet ne pouvait sembler que promis à un avenir radieux.

Je fus de ceux qui ont cru à l’avenir de ce projet et à soutenir le jeu. Espérant de tout mon cœur retrouver un jeu qui pourrait me redonner ce sentiment de nostalgie et d’émerveillement que l’on pouvait avoir en lançant les jeux Rare.

Le Kickstarter présentait le jeu comme une suite spirituelle de Banjo-Kazooie. Mais qu’en est-il vraiment ? Est-ce vraiment le successeur que l’on attendait ?

Yooka-Laylee : le retour de l’ambiance des jeux Rare

Yooka-Laylee

 

On sent tout de suite en lançant le jeu qu’on est effectivement dans un jeu créé par les anciens de Rareware. La présentation du pitch présentant le méchant vraiment méchant avec humour, les deux héros se prélassant au soleil, les personnages qui s’expriment en onomatopées, la direction artistique. Tout y est !

Les plus nostalgiques d’entre nous se diront  »Ah enfin un jeu qui me comprend et qui rend hommage à ce que j’aimais dans ces jeux ! ».
Mais est-ce le cas de tout le monde ?

Pour commencer, parlons des points positifs : la direction artistique est très agréable à l’œil, colorée, pétillante. Les personnages sont tous géniaux, Yooka, Laylee, Thowzer, Capital B ; ils ont tous un charme et on adhère instantanément au design des personnages.

Le scénario semble parfait pour donner du sens à l’histoire, et lancer la quête de Yooka et Laylee. Un scénario sans prise de tête qui pourra plaire autant aux grands qu’aux plus petits.

L’humour est omniprésent, mais a tendance à moins faire mouche qu’auparavant. (Mais la tendance que Yooka et Laylee ont à briser le quatrième mur me plait personnellement beaucoup.) Malgré ces petits bémols, l’ambiance détendue est toujours très appréciable.

Mais qu’en est-il du cœur de ce type de jeu, le gameplay ? On va l’aborder maintenant.

Le gameplay de nos jeux d’antan :

Le jeu nous offre cinq mondes, qui correspondent à chaque fois à un type d’environnement. Chaque monde pourra être  »développé » au moyen de Pagie (page magique) qui nous ouvre de nouvelles zones.

La navigation entre les différents mondes se fait via un hub central, les Tours d’Ivoire.

L’exploration dans les niveaux est vraiment plaisante car le jeu ne vient que très rarement casser le rythme (contrairement au prologue qui pour ça est horrible…).

Yooka-Laylee PagieAu début du jeu, nos héros ne savent que faire des mouvements de base. Tous les futurs mouvements que nous aurons besoin pour résoudre les puzzles et avancer dans les niveaux seront à acheter. Pour cela, nous devrons amasser assez de plumes disséminées dans le niveau pour ensuite les acheter auprès de Thowzer.

L’idée est très intéressante car il permet au joueur de choisir les compétences qui lui semblent les plus importantes en premier, mais surtout cela nous permet d’explorer comme bon nous semble et à notre rythme. Certaines compétences apportent un peu de nouveauté dans ce type de gameplay, mais sans jamais transcender le genre.

Sinon, le reste des mécaniques de jeu sont très conventionnelles, il n’y a pas de folie. Le jeu reste très agréable à jouer. J’ai d’ailleurs passé un excellent moment devant le jeu et le recommanderai à tous les fans du genre.
Mais n’attendez pas un jeu qui va révolutionner le genre du jeu de plates-formes Rare.

Malgré cela, le gameplay reste très fidèle à ce qu’était le sel de nos jeux d’antan. Mais est-ce que nous n’avons pas là, le défaut principal de ce jeu ? Vouloir être trop fidèle à une formule qui marchait, il y a bientôt 20 ans.

 

Un jeu pas exempt de défauts :

En effet, l’effet de style créé par les personnages parlant en onomatopées peut agacer car on n’a plus l’habitude de ce genre de narration et les limitations actuelles de nos systèmes de jeu permettent de mettre des voix. Les plus jeunes vont-ils vraiment adhérer à ce type de narration ? Et les joueurs qui avaient apprécié Banjo-Kazooie sans en être des fans incontestés vont-ils vraiment trouver leur bonheur ?

Un autre détail qui peut agacer est que le joueur est constamment guidé, on lui montre par le biais d’une cinématique où aller. Ce qui a pour effet d’enlever le plaisir d’exploration.

La caméra, elle, a tendance à se bloquer contre les surfaces, ce qui n’est pas agréable (problème encore présent après le patch de sortie).

Mais tous ces défauts se trouvaient déjà dans les jeux Rare, Banjo-Kazooie souffrait de ces défauts et ce n’est pas pour cela que ça en faisait un mauvais jeu.
Mais alors pourquoi est-ce si dérangeant aujourd’hui que ça ne l’était à l’époque ?

Ce sont nos attentes qui ont changé. On a perdu l’habitude d’être pris par la main comme à l’époque des jeux Rare et qu’on nous montre le chemin. On a pris goût aux personnages qui parlent.

On arrive donc au cœur du souci du jeu : le jeu est pensé comme un jeu qui aurait pu sortir à l’époque de la Nintendo 64. Et pour cette raison précise, il sera beaucoup plus difficile pour Yooka-Laylee de trouver un nouveau public qui n’aurait pas vécu cette époque.

Conclusion :

Yooka-Laylee est un bon jeu, et un très bon hommage à Banjo-Kazooie.

Mais la narration telle qu’elle était utilisée à l’époque, ne marchera pas sur tout le monde.

Les plus nostalgiques seront conquis de retrouver la narration de leur enfance. Cependant, les nouveaux venus pourraient être perturbés par ces choix utilisés pour garder l’essence des jeux Rare.

Le jeu est donc à conseiller aux nostalgiques avant tout. Mais si le joueur est prêt à faire quelques concessions sur la caméra, certaines mécaniques de jeu un peu datées, et la narration atypique pour notre époque : le jeu peut lui permettre de passer un très bon moment.

Article écrit par Ailoas le 19.04.2017

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