Kingdom Come : Deliverance, le jeu de niche par excellence ? - Asgard.gg
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Kingdom Come : Deliverance, le jeu de niche par excellence ?

Nombreux sont les jeux à s’approprier l’Histoire comme terrain fertile à leur aventure. D’Assassin’s Creed, Ryse : Son Of Rome, en passant par les Total War, ces jeux proposent de vivre notre histoire à travers différents gameplay. Bien que cela soit grisant, il est plutôt rare que ces jeux arrivent à retranscrire une réalité historique totale, pour des soucis de game design. Cependant, Warhorse offre le pari compliqué avec Kingdom Come : Deliverance d’une expérience historique d’un réalisme sans précédent, et d’une aventure fun et immersive au sein de la Bohème du XVe siècle.


UNE AVENTURE BUCOLIQUE

Kingdom Come : Deliverance paysage

Au loin, les textures bavent, le LOD est trop fort.

La première chose qui frappe lorsque l’on rentre dans le monde de Kingdom Come, c’est sa cohérence artistique. En effet, Warhorse doit disposer de très bons environment artists, puisque les forêts, les paysages, les panoramas qu’il offre au joueur sont magnifiques, puisque très fidèles aux environnements ruraux que l’on connait. Ainsi, une clairière au milieu d’une forêt, quelques arbres tombés, des restes de campement, tout l’environnement raconte une histoire et nous aide fortement à nous immerger dans l’aventure proposée. Notons par ailleurs le système de météo, qui offre probablement les pluies les plus immersives du jeu vidéo, et la gestion des lights, qui rendent de très beaux paysages en fonction de l’heure de la journée.

Kingdom Come : Deliverance village

Par exemple, ça c’est une texture mal collée.

Cependant, si cette qualité graphique est bien présente, force est de constater que les textures, elles, manquent clairement de reliefs, et font un peu pauvres. La faute à une faible qualité de shaders probablement, mais également parfois des soucis de textures et modèles 3D mal « collés », en lévitation, qui montrent que le jeu a été fini un peu à la va-vite. Le plus gros défaut graphique se situe surtout au niveau du LOD (level of detail, technique visant à réduire les détails d’un objet en fonction de sa distance). Bien trop fort, les objets et textures sont en très basse résolution voir inexistants au loin, ce qui gâche bien souvent les grands paysages, où il manque par exemple l’herbe sur la moitié éloignée d’une grande plaine.

Néanmoins, le jeu est plutôt agréable à parcourir, à pied comme à cheval, et ses paysages sont globalement assez immersifs pour que l’on oublie ces quelques défauts techniques, qui font malheureusement un peu tâche. Et ces balades sont souvent amusantes, jusqu’à ce qu’on arrive aux combats…

UN SYSTÈME DE COMBAT PEU INTUITIF

Kingdom Come : Deliverance combat

Les possibilités d’attaques sont indiquées par l’étoile au centre de l’ennemi.

Voilà de quoi faire crier les fans assez fort, le système de combat est malheureusement trop austère. Mais attendez avant de me lancer des cailloux. Kingdom Come nous vient d’un Kickstarter, lancé en 2013, dont la feature principale était justement ce système de combat, fidèle à ce que l’on sait des techniques de combat à l’épée de l’époque. Réalisé grâce à de la motion capture sur des maîtres d’armes, il faut avouer que sur le papier, c’est super tentant. Et en vérité, en jeu, ça fonctionne assez. En gros, c’est un système vachement tactique, reposant sur la prévision de l’action de l’ennemi en fonction de sa position, sa dernière attaque, et ses mouvements. Autant c’est complexe au départ, ça devient (lentement) très satisfaisant par la suite, en un contre un.
Le problème n’est pas le système de combat en lui-même, mais c’est sa façon de donner des informations au joueur le concernant. C’est pourquoi lorsqu’il y a plusieurs ennemis, ça devient vite la fête du slip.

En effet, le système manque clairement de signs et feedbacks indiquant que le joueur réalise bel et bien l’action qu’il veut réaliser, ou qu’il la rate, tant et si bien qu’on se retrouve vite à plus se battre contre le système de jeu que contre les ennemis. Ce n’est pas assez clair, et ça trahit un petit peu l’amateurisme de Warhorse, bien qu’on se fasse lentement à ce système.
Pour prendre un exemple parmi tant d’autres, la barre de vie de l’ennemi est affichée à côté de la nôtre, en bien plus petit. Or, il est rare d’y jeter un coup d’œil, puisque nous sommes surtout occupés à regarder l’ennemi et ses animations, surtout que notre état de santé est rendu par des feedbacks de sang sur l’écran, ou d’essoufflement lorsque la barre d’endurance est basse. Du coup, on ne sait quasiment jamais si on l’a effectivement égratigné ou non lors d’une attaque.
Pour ce qui est du tir à l’arc, il ne possède aucun HUD permettant de mieux viser. Un peu déroutant au départ, on finit par rapidement s’y faire, et progresser par nous-même, ce qui est plutôt bien foutu.
Petit aparté sur l’interface, probablement la pire partie du jeu. Très peu intuitive, elle oblige le joueur à faire plusieurs pénibles manipulations pour avoir des informations essentielles.
Par exemple, pour connaitre le descriptif d’une arme, je dois appuyer sur un bouton, qui fait apparaitre une page, qui cache la moitié des informations, ou la comparaison des statistiques d’une armure ou arme à une autre est assez peu compréhensive. Pourquoi c’est indiqué en rouge, alors que la valeur est supérieure ? Alors que parfois c’est affiché en bleu ?

Mais les combats ne sont finalement qu’une petite composante de la force principale de Kingdom Come : Deliverance : ses quêtes.

UNE ÉCRITURE SOIGNÉE ET IMMERSIVE

Autant éliminer le peu de mauvais points de cette partie immédiatement : bien que le jeu semble proposer des éléments systémiques, il s’éloigne un petit peu de la formule des immersive sim en ne laissant à la fin pas tant de choix au joueur quant à sa liberté d’approche dans le monde, étant plutôt dirigiste. Il ne sera par exemple pas possible de devenir moine, ou de jouer clairement un mercenaire, de rejoindre une organisation de voleurs ou ce genre de chose.

Kingdom Come : Deliverance dialogue

Les personnages ont assez souvent des visages inexpressifs. Dommage.

Et tant mieux. Kingdom Come nous propose d’incarner Henry, fils de forgeron, et c’est surtout la vie de ce Henry qui est racontée, d’une très bonne manière d’ailleurs.
La quête principale est longue et variée, et propose également plusieurs façons de régler les problèmes qui se posent, notamment grâce à son superbe système de dialogue, qui propose des statistiques de « noblesse », « éloquence » et « menace » changeantes en fonction de l’hygiène, de l’accoutrement et de la réputation de Henry. En gros, si vous avez plus de points dans « menace » que votre interlocuteur, et que vous le menacez, votre dialogue sera une réussite.

Ce système est plutôt inédit et pas mal génial, puisqu’il permet de prendre en compte vos actions passées et les incorpore dans le système de dialogue. Par exemple, si vous venez de tuer un homme ou un animal, vos vêtements et votre arme seront probablement couverts de sang, ce qui augmentera votre statistique de menace, mais baissera celle de noblesse.

C’est un système un peu compliqué à comprendre au départ (dû à la très mauvaise interface du jeu), mais qui se prend vite en main et offre de grandes possibilités stratégiques, tout en s’ajoutant à la masse de résolutions possibles.

Kingdom Come : Deliverance dialogue

Les dialogues de quêtes offrent également une mise en scène plutôt sommaire (de simples champs contre champs), mais qui a le mérite d’exister, et qui immerge bien plus le joueur qu’une caméra fixe montrant les deux personnages qui discutent. Les cinématiques ont, quant à elles un bien meilleur traitement, avec de plus jolis plans.

Les quêtes secondaires sont assez longues et toutes scénarisées. Elles permettent au joueur à la fois d’en savoir plus sur le monde qui l’entoure, mais également de se plonger dans la vie de ces paysans, bourgeois ou nobles qui peuplent la Bohème du 15e siècle.
Il existe aussi des « activités », beaucoup moins scénarisées, mais allongent un petit peu la durée de vie, entraînent le joueur et lui permettent de se faire un peu d’argent.

Le jeu est globalement très bien écrit. On suit l’évolution de Henry, de pauvre paysan à chevalier de renom, avec ses pensées un peu perdues dans un monde où il peine à évoluer avec les nombreux problèmes relationnels qui le tiraillent sans cesse. Et c’est très bien fait, car peu importe si vous choisissez d’être impulsif, noble ou roublard, Henry répondra forcément par des dialogues cohérents avec sa personnalité, ne brisant pas le personnage.

Alors certes, ça peut être un mauvais point pour certains. Effectivement, vous n’allez pas jouer le héros de votre choix, mais Henry et sa vie. Et, honnêtement, le personnage et son histoire sont tellement bien écrits qu’il serait bête de s’en passer.

TOP 10 DES MEILLEURS BUGS : LE HUITIÈME VA VOUS ÉTONNER

Kingdom Come : Deliverance bug

Ce cheval est en train de faire le poirier sur une barrière. Un jeu sans magie, hein ?

Voilà une bonne preuve une nouvelle fois que Warhorse est un studio tout jeune. Le QA (Quality assurance) a complètement été négligé, et le jeu est sorti trop tôt. Faute à Deep Silver ? Personne ne le sait, mais il est possible que dans l’accord avec l’éditeur, Warhorse aient eu la possibilité de demander du test QA, dans tous les cas il a été insuffisant. Optimisation aux fraises (assez fréquent avec le CryEngine), crashs en tout genre, bugs de quêtes, de personnages, de doublage (!), le jeu en est rempli. Et parfois, c’est assez drôle, d’autres fois ça l’est un peu moins.

C’est un peu dommage d’avoir son immersion brisée parce que subitement un ennemi refuse de bouger parce que vous êtes monté sur un caillou, que certains dialogues se lancent en boucle, ou que votre cheval se bloque dans des éléments divers et variés du décor. En soi, ces problèmes seront rapidement réglés au fil des patchs, mais en l’état, le jeu n’est pas bien beau à voir.

DES CHOIX DE DESIGN PARFOIS ABERRANTS

Kingdom Come : Deliverance met la part belle à son immersion et son réalisme. Pas question de rester trois jours sans dormir et manger, il faut également faire attention à la péremption de sa nourriture ou encore de l’état de ses blessures. Cette composante survie, un peu effrayante de prime abord, s’avère en réalité plutôt simple et gentille. Les nombreuses marmites partout dans le décor permettent de se nourrir facilement, et même les bancs peuvent servir de lit de fortune.

Par contre, le système de sauvegarde est un non-sens total. Pour sauvegarder, vous devez soit attendre une sauvegarde auto, soit dormir, soit boire un alcool (qui vous bourre légèrement la tronche). En soi, ça peut paraître une mécanique rigolote, mais ce genre de chose, ça fonctionne dans des jeux comme Resident Evil, où la peur est omniprésente. Là, on est dans un jeu où un bug peut nous faire planter, ou une incompréhension du système de combat peut être fatale, et devoir refaire des heures de jeu est complètement décourageant. En vérité, cette mécanique fait un peu cheveu sur la soupe par rapport au design du jeu qui nous pousse à tenter des choses, puisqu’elle crée une véritable peur de l’échec. Effectivement, elle a du sens dans la volonté de réalisme, mais pas vraiment dans le game design.

Autre exemple, les buissons ont des colliders. En gros, les petits buissons sur le coin de la route sont infranchissables. Alors d’accord, ça pousse le réalisme, mais quand on court dedans par mégarde, ou qu’on y met son cheval en pensant sauter par-dessus, et qu’on s’y retrouve bloqué à tel point qu’il faut recharger une sauvegarde, il y a de quoi faire une crise de nerfs.

 

CONCLUSION : UNE QUESTION DE CIBLE

En fait, ce genre de mécanique un peu trop punitive, ce réalisme à tout prix, parfois même celui du game design, est quelque chose qui plait. Il y a un certain charme dans cette volonté de coller le plus possible à la réalité, même si ça implique de retirer pas mal de fun, de compréhension et d’amusement direct au joueur.

Le jeu est complètement de niche, et vise surtout des joueurs attirés par la réalité historique et qui veulent complètement s’immerger à la fois dans l’époque et dans l’aventure proposée par le jeu.

Il est clair que ça ne plaira pas à tout le monde, beaucoup de gens seront frustrés par la difficulté, à raison parfois lorsque c’est le système qui est à blâmer, mais force est de constater que ce genre de jeu a un public, et qu’il le touche en plein cœur.

Kingdom Come : Deliverance est un bon jeu. Il est certes rempli de bugs et d’errances de game design, mais possède un réel charme, une véritable identité qu’il est impossible de lui retirer. Certes, ce n’est pas le jeu de l’année, mais ce n’est certainement pas un mauvais jeu non plus. Si vous êtes prêt à faire beaucoup de compromis, et que vous souhaitez réellement vous investir dans l’aventure, tentez le pas.

Article écrit par Skor le 27.02.2018

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