Légion – Une série de »Super-héros » ambitieuse et novatrice
Dans l’univers cinématographique et le monde des séries, nous sommes depuis quelques années bombardés de films et de séries ayant pour thème les super héros et leur univers.
Dans ce paysage complexe, on a de tout ; du très bon, à la série à peine divertissante.
Mais j’ai toujours trouvé que malgré leur abondance, ces séries avaient tendance à se ressembler et souvent à ne pas évoluer.
On a l’impression de voir le même épisode encore et encore, alors qu’en fait on regardait une autre série (particulièrement, avec les séries DC Comics: Arrow, Flash, Supergirl et Legend of Tomorrow).
Donc j’attendais une série qui arriverait à me sortir des modèles qu’ont imposé ces séries et qui allait m’étonner, et c’est là que »Légion » intervient !
Qu’est-ce que c’est »Légion »?
Légion est une série créée par Noah Hawley et diffusée depuis le 8 février 2017 sur FX et FX Canada. Cette série est un partenariat entre Marvel Télévision, FX productions et 26 Keys Productions.
Cette série sert de base à l’univers étendu autour des films X-Men, de la 20th Century Fox Television. La 20th Century Fox qui vient de sortir »Logan » que j’ai particulièrement apprécié, je vous renvoie d’ailleurs à l’article de Aruna qui traite du sujet.
La série vient tout juste d’achever sa première saison avec 8 épisodes de 50 minutes. La saison deux a déjà été commandée par FX pour l’année prochaine.
Pour un rapide synopsis, Légion met en scène le personnage de David Haller (incarné par Dan Stevens), interné dans un hôpital psychiatrique depuis plusieurs années pour cause de schizophrénie. À l’arrivée d’une jeune fille, Sydney »Syd » Barret (incarnée par Rachel Keller), tout va être chamboulé et d’étranges phénomènes vont se produire.
David est-il vraiment schizophrène ou y a-t-il autre chose qui se cache derrière sa maladie ?
Légion : le comics de Marvel
Attention, je préviens, cette partie contient des informations spoilant le fond de la série (origine du personnage, son développement et diverses autres informations) mais il n’y aura pas de spoil concernant l’intrigue de la série.
Maintenant que vous êtes prévenu, c’est parti pour une courte présentation :
Légion, de son vrai nom David Charles Haller, est le fils de Gabrielle Haller et Charles Xavier (le professeur X, incarné par le grand Patrick Stewart et/ou James McAvoy dans l’univers cinématographique).
Il possède plusieurs personnalités contrôlant chacune ses différents pouvoirs (télépathie, télékinésie, pyrokinésie…etc).
Son nom, Légion, provient très probablement de la bible de Marc 5:1 – 13 Où Jésus délivre un homme possédé par plusieurs démons (ici en référence, à ses multiples personnalités) et où le démon répond, lorsque Jésus lui demande son nom : « Légion est mon nom… car nous sommes nombreux.»
Il faut voir Légion comme un anti-héros, il n’est pas bon, il n’est pas mauvais. Ce n’est pas du tout un personnage manichéen dans son développement dans le comics, ni dans la série comme on pourra revenir dessus plus tard.
Il est décrit comme un mutant Oméga. C’est-à-dire un mutant au potentiel illimité, et même du plus puissant mutant de la création.
Comme dit précédemment, ses pouvoirs se manifestent par de multiples personnalités qui peuvent prendre contrôle de son être et lui accorder différents pouvoirs allant de la télépathie à la lycanthropie.
Dans ses actes marquants dans les comics, il est notamment la cause des événements qui amènent à l’Ère d’Apocalypse.
Il est actuellement le personnage principal de la série de comics X-Men: Legacy.
Une bonne adaptation en série ?
La question que vous avez le droit de vous poser à ce moment de l’article est : mais alors, est-ce que le matériau de base est respecté ?
Et à mon sens, oui, le David Haller dépeint dans la série est tourmenté comme celui décrit dans le comics. Il ne comprend pas ce qu’il lui arrive et pourquoi. Et plus les réponses arrivent, plus de nouvelles questions apparaissent.
Le personnage de »Légion » est mis au cœur du récit et sa »maladie » jette un regard nouveau sur le thème des mutants. Pendant une longue partie de l’histoire, notre personnage sera amené à questionner sa réalité. Le thème de la folie très présente dans la série apporte aussi un attrait particulièrement efficace.
Dan Stevans joue magnifiquement bien son rôle et arrive très bien à dépeindre la perte de repères que le personnage peut subir. La perte de repères, qu’ils soient temporels ou plus concrets.
Je ne veux pas trop vous en dire car il serait dommage de vous spoiler le moindre détail de cette série, tellement je l’ai appréciée.
Mais je dois à tout prix, vous parler de sa réalisation et de sa mise en scène dans le prochain chapitre de cet article.
Dans la psyché de David :
Le plus gros point fort de cette série, en plus d’un scénario assez bien pensé, est sa direction artistique et le travail sur les ambiances qui a été fait.
La série va constamment nous confronter à ce qu’il se passe dans la tête de David. De ses délires schizophréniques, à ses cauchemars d’enfant, ou encore ses souvenirs incomplets, qui semblent flous même pour notre personnage.
On a vraiment l’impression d’être dans la peau de David. Ne sachant plus où est la réalité, et où commence l’illusion.
La réalisation de certaines scènes sont simplement angoissantes par leur ambiance anxiogène, alors que d’autres scènes semblent sorties d’un trip de scénariste, notamment une scène dans le premier épisode avec »Pauvre Lola » de Serge Gainsbourg et France Gall en fond sonore (les rires de cette dernière donnant un aspect presque palpable à la scène).
Le créateur Noah Hawley, ayant notamment officié sur la bonne série Fargo, livre ici un show plein de surprises qui va jouer avec nos peurs d’enfant, du croque-mitaine et d’autres iconographies qui pourraient insuffler la peur dans nos petits cœurs.
Mention spéciale pour le méchant qui m’a empêché de dormir pendant plusieurs nuits !
La série au niveau artistique se permet aussi beaucoup de folie que je trouve trop rare dans ce genre de série. Un hommage aux films muets, au cinéma du genre avec la figure du monstre, à un passage jazzy avec une ambiance »James Bondesque ». Un vrai plaisir pour les yeux, mais souvent aussi pour nos oreilles.
Je vous mets une vidéo d’un remix du Bolero de Maurice Ravel, tel qu’il est présenté dans la série, pour vous faire comprendre mes propos :
Conclusion :
Il est très dur de vous décrire l’amour que j’ai pour cette série sans aller dans les détails. Les personnages, l’ambiance, le scénario ; tout m’attire dans cette série.
Si vous voulez un conseil de série du moment, qui va vous étonner et vous bousculer réellement dans vos habitudes, en alliant des ambiances horrifiques et des délires psychotiques, foncez !