Critique - Blade Runner 2049 : le renouveau de la Science-Fiction - Asgard.gg

Critique – Blade Runner 2049 : le renouveau de la Science-Fiction

Bonjour à tous !
Aujourd’hui, nous allons parler du film que j’attendais le plus cette année avec le prochain Star Wars. La suite du film qui a grandement influencé mon imaginaire et mon amour inconditionnel de la science-fiction : Blade Runner 2049.

Blade Runner 2049 est produit par Ridley Scott (Alien, Blade Runner) et réalisé par Denis Villeneuve, qui s’est récemment fait une petite réputation dans le monde de la Science-Fiction en réalisant l’excellent The Arrival et étant déjà prévu pour diriger le futur film Dune. Autant dire qu’on pouvait l’attendre au tournant malgré le succès critique de The Arrival. Se voir choisi pour réaliser une suite à Blade Runner et à Dune, le défi peut sembler colossal. Et autant vous dire que pour ma part, malgré mon amour de The Arrival et de Denis Villeneuve en général, j’avais très peur de ce que pourrait donner une suite à Blade Runner. Et ce n’était pas pour me rassurer que je voyais qu’alors que Blade Runner 2049 n’était pas encore sorti, qu’on lui donnait déjà les rênes d’un nouveau projet d’adaptation du livre de Frank Herbert « Dune » .

Mais soudain le premier trailer est arrivé et avec lui mes espoirs ont repris de plus belle devant les visuels que nous offrait déjà le film à ce stade là. Mais un point m’avait un peu déplu dans le trailer, c’était que j’avais l’impression que Denis Villeneuve avait transformé Blade Runner en un film d’action avec des explosions de toutes part.
Je partais donc sceptique devant cette suite. J’ai donc fait abstraction de regarder les autres trailers pour éviter de trop en voir et de découvrir sur le moment au cinéma.

Puis il est arrivé petit à petit les fameux courts-métrages censés expliquer les changements qu’ont connu le monde de Blade Runner entre le premier film et sa suite.
Chaque court-métrage m’a peu à peu envoûté et montré que je ne devais plus avoir peur d’aller voir Blade Runner 2049 car ils semblaient en avoir compris le sens et retirer la substantifique moelle pour la sublimer. Pour ceux qui n’auraient pas vu les courts-métrages, je vous les mets à la suite : « 2036: Nexus Dawn » de Luke Scott,  »2048: Nowhere to Run » de Luke Scott également, et finalement  »Black Out 2022 » de Shinichiro Watanabe (l’incroyable directeur de Cowboy Bebop et Samurai Champloo !).
Évidemment, il n’est pas nécessaire d’avoir vu ces courts-métrages pour comprendre le film, mais il permet de mieux comprendre le monde et les événements qui ont précédé cette suite.

Mais malgré tous ces points qui m’ont rassuré : est-ce que le film a su m’atteindre autant que l’avait fait le premier film ? Nous allons le voir ensemble et tout cela en évitant de spoiler le moindre détail sur l’intrigue du film ! 

Entre esthétisme et spleen baudelairien :

La première chose qui frappe quand le film commence et durant toute son intégralité est la beauté froide des environnements qu’on nous présente. Les points de vue sont magnifiques, les intérieurs sont soignés et semblent pensés au millimètre pour satisfaire notre rétine. De champs agricoles ressemblant à des puces informatiques, à la grande mégalopole aseptisée, plongée dans le noir et arrosée par une pluie incessante. J’ai eu durant tout le film un sentiment de malaise, mais à la fois d’admiration pour la technologie qu’on nous montrait à l’écran. On nous montre une terre ravagée, limite mourante durant la plupart du film. La plupart des gens espèrent un jour partir dans les colonies à l’extérieur du monde pour vivre une nouvelle vie. La vie sur terre n’est plus qu’un combat incessant pour ceux qui tentent d’y vivre.

Un autre point très important et très bien utilisé dans le film est la gestion des lumières. À plusieurs moments dans le film, les scènes se passeront dans des environnements très sombres avec un ou deux points d’entrée de lumière. Même parfois, ces points d’entrée de lumière ne serviront qu’à délimiter les protagonistes discutant lors de la scène, augmentant ainsi leur importance au sein du récit. Les autres lumières qu’elles soient naturelles ou artificielles sont souvent bleutées pour rendre froide la scène et donc renforcer notre mal-être.
Comme pour l’esthétique de l’image, on a souvent l’impression d’étouffer. L’ambiance des scènes est anxiogène, on ne se sent pas bien dans ce monde.

C’est pour cela que je pense que le film est particulièrement réussi, car il a su reprendre une des forces du premier film : l’ambiance anxiogène qu’on peut apparenter au Spleen Baudelairien.
Pour rappel, le spleen baudelairien désigne une profonde tristesse, né du mal de vivre. Et c’est ce qu’on ressent dans le film. Chaque personnage a le mal de vivre. Le monde est sombre et chaque personnage y souffre à sa manière. Chaque protagoniste a ses raisons de vivre et de réagir comme il réagit dans le film. À aucun moment du film, les différents personnages exprimeront des sentiments en rapport avec la joie. Chaque moment, même quelque peu joyeux, sera entaché par une dimension dramatique. Le monde n’a fait aucun cadeau au personnage présenté et il ne semble pas prêt à lui en faire.

Mais alors pourquoi le ressentir comme quelque chose d’attirant et même positif dans le scénario ? Car il est parfaitement réalisé. Durant tout le film, on a cette angoisse viscérale en nous qui nous crée un sentiment mélancolique qui va chercher au plus profond de notre vécu et nos émotions. Ce désespoir que ressent chaque personnage et qu’on finit petit à petit à assimiler.
Et c’est pour moi, ce que le cinéma fait de mieux : s’approprier nos sentiments et les pousser dans la direction souhaitée par le réalisateur. Pour être ainsi immergé dans l’oeuvre que nous regardons.

Un scénario et des thèmes bien développés :

Il va être dur de parler du scénario sans spoiler le moindre détail, mais c’est ce que je vais faire. Ce paragraphe sera surement moins long car je vais juste expliquer dans les grandes lignes les points forts scénaristiques du film.
Le scénario du film est admirablement bien construit. À la manière d’un film noir comme son prédécesseur, nous allons suivre l’enquête et la vie de notre personnage principal. Enquête évidemment qui va l’amener dans diverses situations qui vont nous amener à nous questionner sur le monde dans lequel il vit. L’intrigue suivra un thème assez universel mais pourtant si important dans un film de science-fiction. Jouant à la fois sur les codes du genre et sur notre ressenti, il arrivera à nous surprendre et à nous garder en haleine pendant les deux heures quarante de film.

Comme dans le film de 1983, les thèmes abordés dans le film sont puissants. On nous parle de la disparition de ressources naturelles, la surpopulation, le remplacement des nourritures organiques par une nourriture artificielle, les gens n’ont jamais vu d’arbre ou la valeur du bois qui est colossale. On nous montre vers quel futur la technologie pourrait aller, jusqu’à provoquer un questionnement éthique lors de certaines scènes. Les progrès de la technologie ont tendance à nous faire rêver, mais là on nous montre que non seulement, ils nous permettront de faire des choses incroyables mais aussi de nous questionner sur notre rapport à la technologie.
À la manière de la série Black Mirror, on nous montre une technologie et les perversions qu’elle peut créer.

Blade Runner 2049

Une bande-son magnifique dans la digne lignée de Vangelis :

Dernier point mais pas des moindres : la bande originale du film.
Le premier film avait été marqué par une bande son lancinante et très aérienne. Une bande son qui avait réussi à bercer et fasciner tous ceux qui ont eu le plaisir de voir Blade Runner, premier du nom.
La direction sonore de ce Blade Runner 2049 est beaucoup plus discrète, voire silencieuse dans énormément de scènes. Cela a pour effet de renforcer encore plus notre sentiment d’angoisse face à ce monde vide et anxiogène. Nous avons rarement droit à des musiques mais quand elles apparaissent dans le film, elles sont souvent marquantes et permettent d’apprécier encore plus la scène qui se déroule au même moment sous nos yeux. La musique est toute en suspension comme l’avait fait Vangelis en son temps. Mais j’avoue quand même avoir une préférence pour les titres de Vangelis qui avaient une vraie personnalité. Là, nous sommes devant des thèmes certes bien composés et en parfaite symbiose avec l’image mais il manque le petit quelque chose que la bande son du premier Blade Runner créait en nous.
La direction des bruitages est aussi parfaite. Chaque objet, robot et même matière a des sons très organiques. On ressent vraiment les sons. On a vraiment la sensation que le son qui a été choisi correspond parfaitement avec l’objet en question.

Conclusion :

Blade Runner 2049 a réussi là où beaucoup se sont cassé les dents. Il a réussi à nous offrir un film complet. fidèle au matériau de base et rempli de sens. Blade Runner 2049 est une réussite aussi bien artistique que dans son récit. 
Je ne peux que vous conseiller d’aller le voir si vous aimez la science-fiction, car pour moi nous sommes devant le futur du genre. Et je ne peux qu’être rassuré de voir le futur Dune dans les mains de Denis Villeneuve.

Article écrit par Ailoas le 13.10.2017

Vous pourriez apprécier


Warning: Undefined variable $toReturn in /home/asgardgg/asgard.gg/wp-content/themes/ASG2019/functions.php on line 184
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Pin It on Pinterest

Shares